« L’arbre à pain » est aussi nommé de cette manière tant il a pu nourrir et sauver des populations entières face aux famines. La châtaigneraie n’est pas un hasard de la nature, mais bien le fruit d’une histoire longue et forte de l’homme avec cet arbre.
Pauline de Voghel, diététicienne agréée. www.paulinedevoghel.be, info@paulinedevoghel.be
Castanea sativa scop. En latin, « sativa » signifie « cultivé ». Au même titre que le blé et le maïs, la châtaigne est en effet cultivée depuis longtemps : sa chair en est presque aussi nutritive. Les premières mentions de la châtaigne apparaissent déjà dans la Grèce antique. La châtaigne du Moyen Âge, au XVIIIème siècle, est une denrée de base pour les populations paysannes qui l’utilisent sous forme de bouillie, de farine pour le pain, de soupe, etc. La connaissance de la châtaigne et de ses propriétés, ainsi que sa consommation ont pourtant décliné avec le temps. Plusieurs facteurs sont en cause : maladies qui déciment des châtaigneraies massives, l’exode rural, son image négative : cette « nourriture du pauvre » et des animaux de la ferme.
Cette plante vivace pousse en touffes au sol dès le printemps. Ensuite, sa hampe florale striée dans la longueur se dresse de 30 cm à 1 mètre de hauteur. Celle-ci se divise en une série de rameaux portant ces grappes caractéristiques, bien fournies, de petites fleurs aux pétales verdâtres ou rougeâtres. Un bel avantage est que cette plante peu fibreuse se consomme toute la belle saison, car ses feuilles ne deviennent jamais vraiment coriaces, même lorsqu’elle a fleuri. Une salade sauvage tendre, même en plein été.
Mais qui n’a pas de souvenirs d’enfance autour de la châtaigne ? Ni le goût d’un après-midi d’automne au coin du feu ? Véritable petite madeleine de Proust, elle prouve une fois de plus que la forêt regorge de succulents trésors.
Pluri-centenaire, le châtaignier est le symbole de longévité chez les Celtes. Son port est majestueux et élancé. Il peut atteindre 10 à 35 mètres de haut et 15 m de large. En Sicile, le châtaignier des Cents Chevaux a plus de 3000 ans et mesure 58 mètres de diamètre.
Pour le reconnaître, observez son écorce d’abord lisse, brillante et gris-brun pâle. Puis avec l’âge, elle devient plus épaisse, marron à grisâtre foncé, rugueuse et fissurée à la verticale. Ses feuilles, qu’il perd en hiver, sont grandes, de 10 à 25 cm de long et assez coriaces. Elles sont ovales, allongées, aiguës au sommet, vertes foncées brillantes et bordées de grandes dents aiguës. Ses fleurs apparaissant en juin-juillet, sont jaune pâle-verdâtre. Les nombreuses fleurs mâles, les chatons, sont dressés au sommet en bouquets. A leurs bases sont portées les fleurs femelles. Les graines, dites les châtaignes, sont en réalité des akènes jaune clair, qui tombent de fin septembre-octobre à début novembre. Elles sont recouvertes d’une peau fine, amère et astringente, appelé tan (riche en tanin), puis d’une seconde peau, la coque brune-marron, mince et coriace, lisse et brillante, ornée d’une petite touffe blanche, la torche. Enfin, les châtaignes, sont contenues par 1 à 5 dans la bogue marron doré à maturité, hérissée densément d’épines minces et s’ouvrant en 4 valves à maturité.
Le châtaignier est présent dans la plupart de nos contrées à climat doux. Il aime les terrains siliceux acides, dépourvus de calcaire, des plaines et des basses montagnes (jusque 1300 mètres d’altitude).
Aliment de choix, très nutritif, alcalinisant et sans gluten, les châtaignes constituaient autrefois la base de l’alimentation des habitants des montagnes siliceuses. Elles sont les plus riches en glucides des graines et fruits sauvages (1,2,6). Grâce à son index glycémique modéré (40 à 60 selon les modes de cuisson), la châtaigne est un excellent féculent.
Composition nutritionnelle pour 100 g de châtaignes
Un châtaignier âgé de 10 ans peut produire 25 à 50 kg, voir 150 kg, de châtaignes par an. On les récolte au sol ou sur filet, quotidiennement, lors de journées ensoleillées d’automne… sans trop tarder car les parasites et les sangliers en sont friands.
Cuites, les châtaignes sont sucrées, aromatiques et savoureuses, farineuses et fondantes. Elles se préparent grillées à la poêle trouée sur la braise, bouillies à l’eau ou encore rôties au four.
Elles sont délicieuses en purée nature, en crèmes sucrées, en confitures, en mousses, en glaces, en soufflés, en soupes, en sauces, en boissons, en succédanés de café, etc.
Elles sont également mises à sécher pour être conservées, en brisures ou farine, base de préparation de pains, galettes, crêpes, biscuits, gâteaux, bouillies, « polenta » corse, etc.
Les feuilles aromatiques sont comestibles, mais sont récoltées suffisamment jeunes pour éviter trop de tanins, donc trop d’astringence. On peut en tapisser le fond d’un plat de légumes à cuire au four.
Les « marrons », grosses châtaignes rebondies, proviennent de variétés greffées pour la culture. On les prépare en « marrons glacés », en crème de marrons ou en marrons au naturel, etc. Ils ne doivent pas être confondus avec les « marrons d’Inde », les graines du Marronnier (Aesculus hippocastanum), qui sont, elles, toxiques.
Éplucher les châtaignes :
Cela demande du temps et de la dextérité. Il peut être opportun et plus agréable de réaliser cette tâche fastidieuse en famille ou entre amis. Dans tous les cas :
Les cuire ensuite à l’eau bouillante pendant 15 à 20 minutes ou à la vapeur (jusqu’à ce qu’elles s’écrasent facilement à la fourchette).
Conserves de châtaignes au naturel :
Pour une hygiène stricte, il faut laver puis ébouillanter les bocaux et les caoutchoucs. Les laisser sécher sur un essuie propre. Disposer 1 kg de châtaignes fraîches pelées dans 3 bocaux de 350 ml (laisser une marge de 2 cm au-dessous du bord). Ajouter 2 c. à s. d’eau dans chaque bocal. Poser les caoutchoucs sur les couvercles, essuyer les bords et fermer. Pasteuriser les bocaux à 90°C pendant 1h30. Les stocker dans un lieu frais à l’abri de la lumière pendant 8 à 10 mois. Conserver quelques jours au frigo, dès ouverture.
Purée de châtaignes :
Écraser les châtaignes cuites et égouttées, au tamis avec une corne de boulangerie ou au presse-purée si elles sont épluchées. Cette purée s’utilise pour des crèmes de châtaignes et des gâteaux fondants. Elle se conserve quelques jours au frigo, dans un récipient hermétique. Sinon, la congeler.
Elle peut être assaisonnée salée ou sucrée : lait vanillé ou miel et eau, cardamome, cannelle, etc.
Fricassée de châtaignes et d’artichauts :
Éplucher et couper 1 petit oignon, 1 carotte, 1 côte de céleri, 1 gousse d’ail, 1 brin de thym, 3 feuilles de laurier. Les cuire dans 1 litre d’eau à feu doux pendant 1h. Filtrer et y faire cuire pendant 25 minutes, 350 g de châtaignes (fendues et ébouillantées 5 minutes).
Éplucher 4 petits artichauts et ne garder que les fonds, à tremper au fur et à mesure dans de l’eau citronnée. Les éponger puis les couper en lamelles d’1 cm d’épaisseur. Les dorer dans de l’huile d’olive à la poêle, des 2 côtés. Absorber l’excédent d’huile. Faire revenir les châtaignes dans un peu d’huile avec 1 brin de romarin.
Potage de châtaignes aux choux de Bruxelles :
Dans une casserole, faire suer 2 oignons finement tranchés avec 3 gousses d’ail dans un peu d’huile d’olive. Nettoyer 150 g de choux de Bruxelles et couper leur base et les ajouter dans la casserole avec 250 g de châtaignes cuites au naturel. Couvrir d’eau et laisser mijoter à feu doux pendant 20 minutes en mélangeant de temps en temps. Mixer finement les ingrédients. Saler et poivrer.
Raviolis à la ricotta et aux châtaignes :
Pâte à raviolis : pétrir ensemble 200 g de farine de froment et 100 g de farine de châtaignes, 3 œufs, 1 c. à s. d’huile d’olive et 1 pincée de sel. Former une boule et laisser reposer pendant 30 minutes. Diviser la pâte en 2 et abaisser finement chaque pâton en rectangle. Former des disques de pâtes à l’aide d’un emporte-pièce et disposer au centre de la moitié des disques, un peu de farce : 250 g de ricotta et 50 g de châtaignes cuites émiettées, écrasées à la fourchette, sel et poivre. Humidifier un peu les bords et y déposer un 2ème disque par-dessus. Bien souder les bords.
Plonger 4-5 minutes les raviolis, dans une casserole d’eau bouillante et bien égoutter.
Mousseline de lentilles et châtaignes :
Cuire 50 g de lentilles corail puis les passer au tamis pour en récolter la purée.
La mélanger avec 4 châtaignes cuites et concassées et une ½ saucisse de Morteau coupée en petits dés. Au dernier moment, incorporer 100 ml de crème fraîche montée en chantilly. Garnir de 4 châtaignes poelées et l’autre moitié de la saucisse coupée en biseau et une peluche de persil plat.
Quiche de châtaignes et girolles :
Cuire 1 pâte feuilletée ou brisée, à blanc, 20 minutes à 180°C.
Disposer ensuite 200 g de châtaignes cuites, pelées et brisées, 200 g de champignons (cèpes ou girolles) sautés à la poêle dans un peu d’huile avec 1 gousse d’ail (ou quelques bulbes d’ail des ours). Couvrir d’un mélange battu : 2 œufs, 200 ml de lait, sel et poivre.
Cuire encore 30 minutes à 180°C.
Compote de châtaignes et pommes à la Reine des prés :
Dans une grande casserole, infuser 3 sommités fleuries de reine des prés (ou autre plante aromatique au choix), dans 100 ml d’eau, pendant 10 minutes. Laisser cuire + 20 minutes, dans cette infusion filtrée, 1 kg de pommes et 500 g de poires toutes épluchées et coupées en morceaux. Mixer selon la consistance souhaitée la compotée avec 500 g de châtaignes épluchées et cuites à l’eau ou à la vapeur et le jus d’un citron.
Verser directement cette compote dans des petits bocaux à confiture propres, les fermer sans attendre, avec leur couvercle propre et intact. Les pasteuriser à 100°C pendant 1h, s’il est nécessaire de les conserver au-delà de quelques jours au frigo. Ces bocaux se conservent un an, dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière. Dès ouverture, les conserver quelques jours au frigo.
Sablés de châtaignes, sans gluten et sans sucre :
Fouetter énergiquement 100 g d’huile de coco avec 150 g de poudre d’amandes.
Ajouter 1 œuf et 1 un jaune d’œuf puis 150 g de farine de châtaignes, 1 pincée de sel, 1 c. à c. de vanille en poudre, 1 c. à c. de bicarbonate de soude (ou de poudre à lever) et 2 c. à s. d’eau.
Quand tout est bien incorporé, presser dans les mains pour obtenir une pâte compacte et bien humide. Former un long boudin d’environ 5 cm de diamètre. Le rouler dans 50 g de noisettes concassées. Le laisser reposer 1 à 2 h au frigo. Couper des tranches de 0,5 à 1 cm d’épaisseur, à l’aide d’un couteau bien aiguisé. Les placer sur un papier cuisson sur une plaque de four perforée. Laisser cuire 8 à 12 minutes selon l’épaisseur, à 180°C.
Les laisser ensuite refroidir sur une grille à pâtisserie, avant de les déguster.
Carrés de châtaignes, au chocolat et aux noix :
Écraser 350 g de châtaignes cuites et pelées et encore tièdes, sur un tamis, au-dessus d’un saladier.
Bien mélanger avec 100 g de purée de noisettes. Ajouter 2 œufs, 120 g de sucre complet, 1 c. à c. de vanille en poudre, ½ sachet de poudre à lever. Ensuite, ajouter 50 g de cerneaux de noix concassés. Chemiser un petit moule à manqué carré de papier sulfurisé, y verser la moitié de la pâte. Tapisser la surface avec 100 g de chocolat noir fondu au bain-marie, à feu très doux. Ajouter par-dessus l’autre moitié de la pâte. Cuire 20 minutes à 180°C. Puis napper la surface du gâteau avec encore 100 g de chocolat noir fondu au bain-marie. Laisser refroidir sur le plan de travail puis placer au réfrigérateur pour quelques heures avant de découper le gâteau en carrés.
Tiramisu de châtaignes et de poires :
Délayer 150 g de purée de châtaignes dans 150 g de mascarpone, puis ajouter 2 jaunes d’œufs blanchis avec 50 g de sucre. Y incorporer délicatement 2 blancs d’œufs montés en neige.
Dresser les tiramisus : tremper 8 boudoirs dans de la purée de châtaignes délayée dans un peu d’eau, les déposer dans le fond de 6 verres, recouvrir de 2 poires taillées en fines lamelles, puis de l’appareil à mascarpone. Réserver au frigo et avant de servir, saupoudrer de cacao en poudre.
Sont utilisés du châtaignier : bourgeons, feuilles, fleurs, fruits, bogues et bois (8,10,12,17).
Indications du châtaignier :
Bibliographie
1/ Couplan, F. et Styner, E. (2009). Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé SA.
2/ Couplan F. (2011). Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées. Delachaux et Niestlé SA.
3/ Fitter, R., Fitter A., Blamey, M. (2002). Guide des fleurs sauvages. Delachaux et Niestlé SA.
4/ Grollimund, M. (2007). L’almanach des fleurs sauvages. Delachaux et Niestlé SA.
5/ Louis, L. (2011). L’appel gourmand de la forêt. Paris : La plage.
6/ Couplan, F. (2010). Cuisine sauvage, accommoder mille plantes oubliées. Sang de la terre.
7/ Crawford, M. (2017). La forêt-jardin. Ulmer
8/ De Hody, C. (2018). Les bienfaits des arbres. E/P/A
9/ Le Floc’h Soye, Y. (2005). Le verger dans l’assiette. Solar
10/ Macheteau, S. (2016). Secrets et remèdes d’Hildegarde de Bingen. Rustica éditions
11/ Bernard, N., Brunner, A., Clea, Denault, F., Geers, A., Degorce, O. & Nagy-Kochmann, N. (2008). L’atelier bio – Ingrédients, recettes et savoir-faire. Paris : La plage
12/ WikiPhyto, L’encyclopédie de la Phytothérapie. (2022). Accueil. Retrived from wikiphyto.org
14/ Cuisine sauvage asbl. Découvrez les plantes comestibles. Retrived from www.cuisinesauvage.be
15/ Le chemin de la nature. Nos formations en ligne. Retrived from www.lechemindelanature.com
16/ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). (2020). Ciqual. Table de composition nutritionnelle des aliments. Retrived from https://ciqual.anses.fr
17/ Andrianne, P. (2002). La gemmothérapie. Médecine des bourgeons. Amyris
Subject area: Life Sciences & Medicine
Course type: Continuing Professional Development (CPD)
Credit level: Not for credit
Duration: 19 weeks
From: 19 September 2023 To: 30 January 2024
Application deadline: 12 September 2023
Il a été démontré qu’un régime pauvre en glucides fermentescibles à chaîne courte (FODMAP) était cliniquement efficace pour réduire les symptômes des troubles gastro-intestinaux fonctionnels tels que le syndrome du côlon irritable. Le régime pauvre en FODMAP est né en Australie et a été adapté avec succès au Royaume-Uni.
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Cher·e·s collègue·s,
Vous êtes diététicien·ne indépendant·e
Alors, cette formation est faite pour vous ! Inscrivez-vous dès à présent !
C’est un pas de plus vers la reconnaissance et la valorisation de notre profession !
Nous souhaitons vous accompagner le mieux possible dans la compréhension du partage des données de santé.
Nous vous proposons une séance de formation au terme de laquelle il vous sera loisible de vous inscrire très facilement comme professionnel au Réseau de Santé Wallon et d’établir des liens thérapeutiques avec vos patients.
L’adresse du jour sera communiquée aux inscrits pour chaque province.
Dates à bloquer dès à présent dans vos agendas :
Province de Namur 23 octobre de 18h à 20h
Province du Luxembourg 10 novembre de 12h à 14h
Province du Brabant Wallon 14 novembre de 18h à 20h
Province de Liège 20 novembre de 9h à 11h
Province du Hainaut 1 décembre de 12h à 14h
Nous débuterons la séance avec une présentation du Réseau de Santé Wallon. Isabelle POLIS, membre du Comité de Pilotage du RSW, présentera les qualités techniques de la plateforme reconnue par les autorités sanitaires wallonnes. Ensuite, une collègue diététicienne présentera les accès actuels avec discussion autour de cas pratiques pour l’utilisation du RSW qui va permettre d’optimaliser les soins aux patients.
Cette initiative est le fruit de l’excellente collaboration entre le Réseau Multidisciplinaire Local (RML), l’UPDLF et le projet e-santewallonie.
Afin de garantir l’organisation des formations dans chaque province, nous devons réunir absolument 20 participants au minimum. Nous comptons sur vous !
Les inscriptions se font grâce au formulaire disponible via ce lien.
Pour toutes questions concernant le RSW, merci de contacter Isabelle Polis : rml@cegeno.be
Au plaisir de vous rencontrer !
Céline Dehaen
Secrétariat de l’UPDLF
Union Professionnelle Diététiciens de Langue Française – asbl
Adresse postale: Rue des frères Poels, 46 – 1325 Dion-le-Val
Téléphone: +32 (0)478 720 250
Adresse mail : info@lesdieteticiens.be
Site internet : https://lesdieteticiens.be
Il n’est pas toujours évident de pouvoir faire passer les bons messages aux patients atteints d’insuffisance rénale. Il y a tellement de points sur lesquels nous devons être attentifs que l’on pourrait s’y perdre autant que le patient. Le Groupement des Diététicien·ne·s en Néphrologie (GDN) a créé un guide de bonnes pratiques pour aider les diététicien·ne·s dans l’explication d’une alimentation adaptée en cas d’insuffisance rénale. Une version courte a été créée afin que chaque professionnel, autre que diététicien, puisse apporter les bases au patient.
Emilie Legay, diététicienne agréée, spécialisée en nutrition du sportif et de la personne âgée, co-responsable
du Groupement des Diététicien·ne·s en Néphrologie. Diététicienne indépendante.
L’insuffisance rénale a tendance à augmenter ces dernières décennies de façon plutôt linéaire. Ce qui implique qu’il y aura de plus en plus de personnes atteintes d’insuffisance rénale dans les années à venir. Notre rôle en tant que diététicien·ne·s est de pouvoir aider le patient à gérer au mieux son alimentation afin de limiter la progression de sa maladie rénale chronique. Seul, c’est parfois difficile et le patient voit souvent d’autres professionnels de la santé avant nous. C’est pourquoi il est important que chaque professionnel puisse informer correctement le patient. A nous ensuite à peaufiner les informations et à aller plus loin dans les explications. Nous nous basons sur les recommandations nutritionnelles pour les pathologies rénales reprises dans les Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (KDOQI) 2020. Les informations indiquées dans les documents créés par le GDN se réfèrent donc à cet ouvrage.
L’apport en sel doit être contrôlé en cas d’insuffisance rénale. Le principal est surtout d’apprendre au patient l’importance de LIMITER le sel sur la journée. Il est recommandé de consommer max 6g de sel par jour. Il faut savoir qu’un belge moyen consomme jusqu’à deux fois la dose recommandée.
Nous conseillerons donc un changement en deux étapes :
L’important est d’avoir un juste milieu : « ni trop, ni trop peu ! ». Les protéines sont indispensables à l’organisme, elles permettent une bonne réparation cellulaire et aident à défendre l’organisme contre les agents pathogènes.
La consommation des protéines provoque des déchets que les reins doivent éliminer. Afin de limiter le travail des reins, la quantité de protéines est donc à limiter également.
Attention cependant à ne pas trop limiter l’apport en protéines des patients. En effet, un apport en protéines trop bas pourrait affaiblir le patient, le rendre plus vulnérable aux infections et provoquer aussi une dénutrition.
Les KDOQI 2020 recommandent à partir du stade 3 de la maladie, un apport de 0,55 à 0,6g/kg/jour. Pour les personnes qui aiment beaucoup la viande, les charcuteries et les fromages, ces apports recommandés sont souvent difficiles à respecter et le patient a alors l’impression de ne rien pouvoir manger. Afin de maintenir le plaisir gustatif et permettre un bon équilibre pour préserver la fonction rénale du patient, et selon un consensus dans notre groupement professionnel, nous recommandons max 0,8g/kg/jour.
Pour rappel, nous retrouvons les protéines :
L’hydratation facilite le travail des reins. Insister auprès de nos patients pour qu’ils boivent au minimum 1,5L d’eau par jour est donc primordial.
Il sera recommandé au patient de boire moins d’eau UNIQUEMENT s’il commence à uriner moins et que des œdèmes ainsi que des difficultés respiratoires apparaissent. L’avis du néphrologue sera alors nécessaire pour évaluer la situation. Dans ce cas précis, l’apport hydrique sera diminué à 500ml plus le volume des urines. Ce qui signifie que si un patient urine 600ml sur 24h, il ne pourra consommer de 1100ml de liquide sur sa journée.
Pour résumer l’alimentation en cas d’insuffisance rénale, il faut simplement penser à l’équilibre alimentaire. Si le patient atteint d’insuffisance rénale mange sainement, de manière équilibrée et sans excès, ses reins ne pourront que se sentir en équilibre également.
Chaque diététicien·ne fera donc passer les bons messages. A savoir :
Ces deux minéraux sont susceptibles de s’accumuler dans le sang lorsque les reins n’arrivent plus à fonctionner correctement. Ce sont toujours les prises de sang qui nous orientent sur la conduite à suivre auprès du patient.
Si le potassium et le phosphore sont corrects, il n’y a aucune raison d’ennuyer le patient avec ces explications car il pourrait tout simplement être trop strict alors qu’il ne le faut pas. Ce qui pourrait alors entrainer d’autres soucis comme un état nutritionnel qui se détériore. Ceci n’est pas non plus propice pour préserver la fonction rénale.
Si maintenant les taux de potassium et/ou phosphore viennent à augmenter, les conseils généraux à donner sont les suivants :
POTASSIUM :
PHOSPHORE :
En scannant le QR code ci-joint vous aurez directement accès au guide shortform, destiné principalement aux professionnels de la santé autre que diététicien·ne.
En tant que diététicien·ne membre de l’UPDLF vous avez également accès aux différentes fiches du guide entier afin d’avoir un support pour vos patients insuffisants rénaux. Grâce à votre code d’accès dans la zone membre du site des Diététicien·ne·s vous pourrez alors le télécharger en allant sous la rubrique du Groupement des Diététiciens en Néphrologie (GDN).
L’alimentation à suivre en cas d’insuffisance rénale peut parfois effrayer aussi bien le patient que le professionnel de la santé. Le fait d’être strict dans les recommandations ne va pas plus aider le patient à préserver sa fonction rénale. Se baser sur une alimentation équilibrée avec des points d’attention sur le sel, les protéines, l’hydratation et, si besoin, le potassium et le phosphore, reste la base de notre prise en charge. La maladie rénale peut évoluer, les prises de sang nous renseigneront toujours sur les points pour lesquels nous devons plus insister auprès de chaque patient. Chaque patient est différent et chaque prise en charge peut donc être différente. Nous devons nous adapter sans cesse et évoluer avec le patient dans sa pathologie pour pouvoir l’accompagner au mieux. Sans les autres professionnels de la santé nous ne pouvons parfois pas avancer correctement donc faisons en sorte que les messages passent toujours correctement. Le guide shortform est la clé pour que le patient ne se sente pas perdu dès le début de sa pathologie et pour qu’il puisse avancer correctement, sans trop de contraintes.
Bibliographie
1/Carrero, J. J. et al. (2018). Sex and gender disparities in the epidemiology and outcomes of chronic kidney disease. Nat Rev Nephrol, 14(3), 151-164. doi:10.1038/nrneph.2017.181
2/Groupe de travail mixte HES (diététique) et UniGE (Médecine), Travail dirigé par Mme J. Depeyre. (2010). Qu’implique le diagnostic d’une insuffisance rénale chronique à Gen ève ? Rapport de l’Unité Immersion en Médecine Communautaire mai-juin 2010. Retrived from : http://www.medecine.unige.ch/enseignement/apprentissage/module4/immersion/archives/2009_2010/travaux/10_r_irc.pdf
3/ Ikizler, T., Burrowes, J., Byham-Gray, L., Campbell, K., Carrero, J.-J., Chan, W., …, Cuppari, L. (2020). KDOQI Clinical Practice Guideline For Nutrion In CKD : 2020 Update. Am J Kidney Dis, 76(3 Suppl 1), S1-S107. doi: 10.1053/j.ajkd.2020.05.006
4/Grillo, V., Legay, E., Wolowicz, B. & Kieckens, C. pour le Groupe des Diététicien·ne·s en Néphrologie. (2023). Guide Shorform : L’alimentation & les reins. Retrived form : https://lesdieteticiens.be/groupements-gdn/fiches/
Le Centre Médical Corps-Santé de Gembloux recherche un·e diététicien·ne indépendant·e pour compléter son équipe pluridisciplinaire (médecin généraliste, kinésithérapeutes, psychologues, logopèdes, podologue, etc.).
Il s’agit d’un contrat de location (8h par semaine dans un premier temps) et d’un ensemble d’ateliers diététiques mensuels à animer, en collaboration avec le CPAS de Gembloux.
Une patientèle est déjà bien installée et nous offrons la possibilité d’un défraiement bénévole pour des ateliers culinaires en collaboration avec le CPAS de Gembloux.
Informations et contact: secretariat@corps-sante.be, www.corps-sante.be, 081 / 600 900
Article rédigé par les membres du comité de rédaction de l'Actu-Diéta
Avant de vous présenter l’équipe en détail, voyons d’abord les raisons qui les ont poussées à rejoindre le comité de rédaction de l’Actu-Diéta
Diététicienne agréée, Laurie Berger nous présente un aperçu de son travail quotidien.
Après mes études de diététique à l’Institut Paul Lambin (IPL) en 2009, j’ai souhaité me lancer dans la spécialisation en diététique du sport à la Haute Ecole de la Province de Liège (HEPL), avant de suivre la formation en nutrithérapie et nutrition humaine au controversé Cerden.
Ma première expérience professionnelle en centre de rééquilibrage alimentaire promouvant les compléments alimentaires, fut assez brève. En 2011, parallèlement à une activité de consultation en salle de fitness, je décroche un mi-temps à l’hôpital de Bouge où j’exerce toujours.
Diététicienne à temps plein à la Clinique Saint-Luc de Bouge, avec comme principales attributions : l’onco-hématologie (ambulatoire et hospitalière), la médecine interne, la pneumologie et les soins intensifs (mais rien n’est figé 😉) ; que nous nous partageons avec deux autres collègues.
Il s’agit surtout de dépistage et prise en charge de la dénutrition (adaptations des repas en adéquation avec la pathologie, conseils spécifiques aux effets secondaires des traitements, maintien du plaisir de manger, etc.). Nous avons la chance de travailler en équipe pluridisciplinaire et de participer aux staffs des différents étages que nous avons en charge.
Sans oublier qu’une partie du temps est consacrée au travail en cuisine de collectivité (vérification des chaines de portionnement, révision des menus servis aux patients, etc.).
Il n’est pas non plus rare que nous encadrions des étudiants.
Le point commun et la finalité entre toutes ces activités est l’intérêt du patient, qui est au centre de nos préoccupations.
La richesse et la diversité du travail en équipe et des disciplines, la collaboration avec tous les acteurs qui gravitent, de près ou de loin, autour du patient. Il n’y a pas deux journées les mêmes et on en apprend tous les jours.
Pour le côté plus sombre, le manque de moyens/considération envers le secteur des soins de santé qui impacte immanquablement leur qualité, et la lourdeur de certaines procédures qui peut freiner l’esprit d’initiative et la créativité.
Esprit d’équipe, autonomie, rigueur, empathie, capacité d’adaptation et de remise en question de ses pratiques.
Diététicienne agréée, maitre en sciences de la santé publique précisément en éducation thérapeutique du patient, attestation en nutrition du sportif à l’Université Catholique de Louvain, Elodie De Jode nous présente un aperçu de son travail quotidien.
Après mon bachelier en diététique à la Haute Ecole de la Province de Liège, j’ai entrepris le master en sciences de la santé publique à l’Université Catholique de Louvain (UCL). Dans le cadre de ce cursus, j’ai eu l’opportunité de me former en éducation thérapeutique du patient et en entretien motivationnel. J’ai découvert une approche unique pour accompagner les patients de sorte à favoriser leur empowerment et leur permettre d’être acteur de leur santé. Mon mémoire s’est porté sur les liens evidence-based entre les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité et l’alimentation chez les enfants. Cet ouvrage a fait l’objet d’une mise à jour par l’université en 2018.
Dans une optique de formation continue, j’ai suivi les modules en nutrition du sportif en faculté de la motricité l’UCL de Louvain-la-Neuve et en entretien motivationnel à Paris.
Parallèlement à mon cursus, j’ai travaillé en maison de repos et de soins à Terhulpen (ACIS), dans une structure hospitalière à Bruxelles (CUSL) et au Centre d’Education du patient à Namur.
Soucieuse d’accompagner le patient le mieux possible, je me suis lancée indépendante complémentaire dès mon diplôme en diététique en poche. J’ai commencé à domicile et aujourd’hui, j’exerce dans trois cabinets différents. Le public de ces trois cabinets sont distincts : l’un orienté maladies cardiovasculaires, obésité et les autres en santé mentale. Cette double approche a enrichi considérablement ma pratique professionnelle.
Prochainement, j’ouvrirai mon cabinet à domicile.
En plus de cela, je travaille pour le CESI (One) en région namuroise et liégeoise où je propose des conseils nutritionnels aux employés d’entreprise. Grâce à cette fonction, j’ai l’opportunité de mettre en place des projets en entreprise sur l’alimentation.
J’accompagne le patient en individuel et/ou lors d’activités collectives. Le jeu fait partie intégrante du parcours diététique. La particularité de cette démarche est de permettre au patient de comprendre le pourquoi du comment et de mettre du sens pour changer durablement ses habitudes alimentaires sans culpabilité et frustration.
Mon objectif professionnel est de permettre au patient de retrouver une alimentation qui est juste, adaptée et suffisante pour sa santé. Le bilan diététique permet de déconstruire certaines croyances alimentaires et de contrer les idées reçues.
Bien que les patients s’intéressent à l’alimentation, je leur propose un accompagnement global psycho-socio professionnel qui intègre : la reprise d’une activité physique en douceur, favoriser un sommeil de qualité, tendre vers une hydratation suffisante, apprendre des techniques de relaxation et améliorer son estime de soi.
Toutes ces activités tendent vers une relation saine avec l’alimentation.
L’atout principal de mon travail est la diversité des actions menées en diététique et la diversité du public que j’accompagne.
Je dirais qu’aujourd’hui, l’inconvénient premier est l’accessibilité à la non-information ou la désinformation. En effet, en matière de nutrition, les patients entendent tout et leur contraire sur internet et s’y perdent facilement au détriment de leur santé.
Sans passion ni organisation, j’envisage difficilement cette activité professionnelle.
Diététicienne agréée, Catherine Hans nous présente un aperçu de son travail quotidien.
Une fois ma licence en Education à la Santé en poche, j’ai fait quelques remplacements en secteurs hospitaliers et de la collectivité avant de trouver un emploi plus fixe dans la vente et l’encadrement de régimes hyperprotéinés. Mais ce job ne correspondait pas à « mon idéal » du métier de diététicien. Heureusement, j’ai eu l’opportunité de bifurquer vers l’enseignement, métier que j’exerce encore à l’heure actuelle.
Je suis principalement enseignante en Haute Ecole. Mon statut d’indépendante complémentaire me permet de donner d’autres formations, de participer à des projets divers et variés.
Je donne des cours liés à la diététique générale, aux technologies alimentaires et à la cuisine de collectivité. J’accompagne également certains étudiants en TFE et en stage.
J’adore mon travail notamment grâce à une équipe pédagogique très dynamique. J’ai la chance d’avoir des cours dans les 3 années du bachelier en diététique, ce qui me permet de suivre l’évolution des étudiants, ce qui est souvent très gratifiant.
Parmi les principaux atouts, je mettrais en avant les nombreux contacts humains et la possibilité de pouvoir gérer une partie de mon travail depuis mon domicile avec une grande souplesse d’horaire.
Par contre, j’apprécie beaucoup moins les lourdeurs administratives.
Au-delà de l’aspect purement pédagogique, il faut trouver le juste milieu entre empathie et rigueur. Et il faut aimer communiquer et savoir s’organiser efficacement.
Diététicienne agréée, Sara Kahack nous présente un aperçu de son travail quotidien.
Diplômée en tant que diététicienne en 2015, j’ai entamé une spécialisation interdisciplinaire en gériatrie et psychogériatrie réalisée à la Haute École de la Province de Liège (HEPL) et j’ai été diplômée un an plus tard.
Dès ma sortie d’école, j’ai travaillé en collectivité au sein du CHU de Liège, site des Bruyères pendant 3 ans.
Actuellement, salariée au sein du groupe hospitalier CHC à Liège, et indépendante complémentaire dans le cadre de consultations au sein d’une polyclinique, de prise en charge nutritionnelle au sein de résidences pour personnes handicapées (moteur et physique) ainsi que « déléguée » DIETEO pour la province de Liège.
Au sein du milieu hospitalier, je travaille en pluridisciplinarité dans le service de Gériatrie, je consulte dans le cadre de la convention diabétique en collaboration avec l’infirmière de convention diabétique et l’endocrinologue, ainsi qu’en multidisciplinarité avec l’équipe de prise en charge dans le cadre des chirurgies bariatriques.
Dans le cadre d’indépendante, je réalise des prises en charges diététiques individuelles diverses. Au sein des résidences, je travaille en parallèle avec la logopède, l’infirmière en chef et le chef de cuisine afin de lutter contre la dénutrition.
Je suis encore au début de ma carrière professionnelle mais j’ai hâte de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux thèmes.
Actuellement, je suis épanouie dans mon travail, ces divers domaines me permettent de « ne pas m’ennuyer » !
Étant salariée dans un groupe hospitalier, le manque de flexibilité des horaires peut être un frein dans la vie quotidienne.
L’atout principal est la diversité des populations que je rencontre au fil des jours.
L’organisation et un bon agenda ;-).
La diététicienne en chef apporte sa compétence scientifique pour assurer une prise en charge alimentaire et nutritionnelle optimale des patients hospitalisés ou suivis en consultation ambulatoire, dans le respect de la prescription médicale.
La diététicienne en chef est responsable de :
Elle collabore au développement de la politique nutritionnelle dans l’hôpital et l’applique au sein de son équipe. Elle est responsable pour le contrôle et l’évaluation de son équipe
SUPERVISER LE SERVICE
ORGANISER LE SERVICE
SE CHARGER DE L’ALIMENTATION DE TOUS LES PATIENTS DURANT LEUR SÉJOUR
DONNER DES CONSEILS NUTRITIONNELS AUX PATIENTS
SOUTENIR LES PATIENTS
Conditions de recrutement
Conditions de promotion
Nous vous offrons un contrat de travail à durée indéterminée à temps plein dans un environnement de travail agréable au sein d’une institution à taille humaine.
Barème IFIC 16 – Chef du service Diététique
Les candidatures (CV, lettre de motivation et copie du diplôme) sont à adresser à Madame MOHR Cloé, agent RH, via l’adresse mail job@chrh.be pour le 10/09/2023 au plus tard.
Veuillez renseigner les références de l’appel : 2023/B/0816
Pour plus d’informations concernant ce poste, veuillez contacter Madame Valérie JADOT, Directrice du Département Infirmier, au 085/27.71.87.
Description du post :
Le centre HCMC, situé à Kraainem – à deux pas de Stockel (Woluwe) – est à la recherche de diététicien·ne·s.
Le centre HCMC vient d’être complètement rénové (activité actuelle: 120 consultations/ jour).
Personne de contact : Wilmet Denis – denis.wilmet@hcmc.be – 0479294558