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Travail de fin d'études

L’alimentation, un levier sous-estimé dans la prise en charge de la maladie de parkinson

L’alimentation semble être un aspect largement négligé dans la prise en charge de la maladie de Parkinson, pourtant, elle peut jouer un rôle important dans la gestion des symptômes et la prévention des complications. Ce travail étudie les manières d’optimiser l’alimentation des patients souffrant de la maladie de Parkinson en fonction des situations à travers leur information et leur sensibilisation.

Inès Baccouch, diététicienne agréée, diététicienne à Prev’Santé MEL (Lille)

Maladie de parkinson et alimentation

Outre ses symptômes classiques (tremblements, rigidité, bradykinésie, instabilité posturale)1, la maladie de Parkinson a des conséquences alimentaires. Qu’elles soient directes (constipation, gastroparésie, dysphagie) ou indirectes (ostéoporose – la dopamine intervient dans le métabolisme osseux – ou anosmie). La conséquence générale est une diminution de l’apport calorique et une perte de poids avec une incidence sur tous les aspects du métabolisme ainsi que sur la thérapeutique en diminuant l’absorption de la lévodopa (substance active du traitement de la maladie de Parkinson), entraînant un cercle vicieux qu’il est important d’essayer de rompre.2, 3

Cependant, des effets paradoxaux peuvent s’observer comme une prise de poids par stimulation de l’appétit due à la lévodopa ou par arrêt de l’exercice musculaire. Dans tous les cas, la balance énergétique est déséquilibrée avec des conséquences particulièrement néfastes.

Prise en charge diététique du patient parkinsonien

En Belgique comme en France, la maladie de Parkinson est reconnue comme une pathologie lourde dont les soins sont pris en charge en totalité par les pouvoirs publics. Son traitement associe généralement de nombreux intervenants de spécialités diverses. Rien ne s’oppose donc, théoriquement, à l’intervention personnalisée d’un·e diététicien·ne au sein de l’équipe pluridisciplinaire. C’est pourtant rarement le cas. Il s’agit plus d’un oubli, d’une méconnaissance, que d’un rejet de la part du corps médical.

L’intervention du diététicien implique une démarche d’évaluation de l’état nutritionnel au moment du diagnostic et régulièrement par la suite, en particulier en cas de fluctuations motrices ou de perte de poids. La prise en charge diététique repose sur la gestion des symptômes et la prévention des complications. Les besoins du patient parkinsonien correspondent aux recommandations nutritionnelles pour la Belgique (CSS 2016).

L’alimentation méditerranéenne :

Les études tendent à démontrer que l’alimentation méditerranéenne réduit4, par ses aspects anti-oxydants, anti-inflammatoires et neuroprotecteurs, la progression de la maladie. Il convient d’y associer une activité physique à intensité modérée qui permet l’entretien de la masse musculaire et de la santé cardiaque. Doit s’y ajouter une notion de convivialité lors des repas, qui participe à une réduction du stress et une amélioration de l’humeur.

Les tremblements et la rigidité musculaire peuvent rendre difficile l’utilisation de couverts. Le finger food, qui consiste à manger avec les mains, permet au patient de continuer à s’alimenter en autonomie, de manière ludique.

Prise en charge diététique des symptômes :

La L-DOPA :

La L-DOPA est le traitement médicamenteux de premier choix pour la maladie de Parkinson. La posologie, ainsi que l’intervalle entre les prises et le nombre de prises, sont déterminés par le médecin, et varient d’un individu à l’autre, en fonction de l’intensité des symptômes.

Elle entre en compétition avec les protéines alimentaires mais doit être ingérée à horaires fixes. Il faut donc décaler la prise de repas protéinés (1 heure) et éventuellement proposer une redistribution des apports en protéines, en les diminuant le matin et le midi, et en les majorant le soir.9 L’administration de la L-DOPA implique une surveillance des taux sériques des vitamines du groupe B, afin de prévenir les carences et une hyperhomocystéinémie10.

Les anti-oxydants :

Le stress oxydatif participe activement à la dégénérescence neuronale11. Une alimentation équilibrée comble les besoins en anti-oxydants, et la supplémentation en produits naturels n’est pas nécessaire. C’est le rôle du diététicien de rappeler qu’il n’y a pas de « remèdes naturels » capables de guérir ou ralentir la progression de la maladie.

DÉMARCHE PRATIQUE

Une étude belge (Baert, 2020)12 a analysé les habitudes alimentaires et les connaissances de 74 patients parkinsoniens. Elle constate que plus de la moitié des patients (55,4%) a effectué des changements dans son alimentation après le diagnostic, souvent suite à des complications telles que la constipation, la dysphagie ou la perte d’odorat. Pourtant, ils ne sont que 11% à avoir consulté un diététicien par rapport à leur maladie. De plus, l’étude révèle que seuls 18,2% des patients prennent toutes leurs doses de Lévodopa en dehors des repas. Cette étude met en lumière la problématique suivante : les patients parkinsoniens savent-ils que leur alimentation peut avoir un impact positif sur leur maladie, et savent-ils comment l’optimiser ?

L’objectif pratique de ce TFE était d’informer les patients parkinsoniens et de les sensibiliser aux bénéfices d’une alimentation équilibrée et adaptée à leur pathologie.

La création d’un questionnaire a permis de mener une enquête auprès de patients souffrant de la maladie de Parkinson afin d’estimer s’ils étaient déjà sensibilisés ou non à l’alimentation adaptée (en fonction de leurs réponses sur leurs habitudes, leurs symptômes, leur avis sur les effets de l’alimentation sur la maladie, etc.). Pour approfondir ces questions et amorcer une sensibilisation, dix patients ont été contactés par téléphone. La majorité pense que l’alimentation peut avoir un impact positif sur leur maladie, et s’est montrée très réceptive à ce premier travail de sensibilisation. 

Sur base des résultats dégagés du questionnaire, sept fiches formant un livret ont vu le jour. Le contenu des fiches est très général, puisqu’il ne devait pas se substituer à une prise en charge diététique, mais simplement informer les patients et les orienter vers le professionnel de santé le plus adapté. Le livret évoque l’alimentation méditerranéenne, la constipation, le finger food, la Lévodopa et les protéines, la perte de poids involontaire, les compléments alimentaires et les associations en Belgique. Aujourd’hui, ce livret est distribué aux patients de l’Association Parkinson Belgique dans plusieurs antennes du Hainaut. 

Bien que le TFE soit terminé, un contact est maintenu avec cette association, qui peut désormais proposer à ses membres des ateliers, buffets et animations, créés par l’autrice.

Conclusion

Au travers de ce travail, toutes les manières d’aider les patients parkinsoniens grâce à une alimentation adaptée ont été explorées. En se basant sur la littérature et sur le retour des patients, il apparaît aujourd’hui clairement qu’une prise en charge diététique a toute sa place dans la gestion de la maladie de Parkinson. Elle peut effectivement répondre aux problématiques des patients et semble correspondre au désir de ces derniers. Pourtant, elle est loin de faire partie des mesures thérapeutiques systématiquement présentées aux patients, qui ne sont pas du tout sensibilisés aux bienfaits de l’alimentation adaptée. L’effort de sensibilisation entamé dans ce TFE doit être poursuivi pour améliorer la santé et les conditions de vie des personnes souffrant de cette maladie. En effet, de nombreux symptômes, effets secondaires des médicaments et complications, peuvent être soulagés voire résolus grâce à l’alimentation, ce que beaucoup de patients ignorent. L’intérêt d’une prise en charge diététique personnalisée et spécifique est donc prouvé. Il semble que des efforts supplémentaires doivent être déployés pour former les professionnels de la diététique et mettre en place des lignes directrices pour guider leur pratique. Il faudra également sensibiliser les autres professionnels de santé afin qu’ils puissent être capables de rediriger leurs patients parkinsoniens vers des diététiciens.

Bibliographie

1/ Jankovic, J. (2008). Parkinson’s disease : clinical features and diagnosis. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 79 (4), 368-76. doi: 10.1136/jnnp.2007.131045

 

2/Sheard JM and al. (2011) Prevalence of malnutrition in Parkinson’s disease : a systematic review. Nutrition Reviews. 201169 (9):520-32. doi: 10.1111/j.1753-4887.2011.00413.x

 

3/Ma K. and al (2018). Weight Loss and Malnutrition in Patients with Parkinson’s Disease: Current Knowledge and Future Prospects. Frontiers in aging neuroscience. 19, 10:1. doi:10.3389/fnagi.2018.00001

 

4/ Mischley LK, Lau RC, Bennett RD. (2017). Role of Diet and Nutritional Supplements in Parkinson’s Disease Progression. Oxidative Medicine and Cellular Longevity :6405278. doi:10.1155/2017/6405278.

 

5/ Prevention. International osteoporosis foundation. https://www.osteoporosis.foundation/health-professionals/prevention

 

6/ Camilleri M. and al. (2013) American College of Gastroenterology. Clinical guideline: management of gastroparesis. American journal of gastroenterology 108(1):18- quiz 38. doi: 10.1038/ajg.2012.373.

 

7/ Troubles gastriques. Parkinson Quebec. https://parkinsonquebec.ca/maladie-deparkinson/symptomes/troubles-gastriques/

 

8/Emilia Michou & Shaheen Hamdy (2010) Dysphagia in Parkinson’s disease: a therapeutic challenge ? Expert Review of Neurotherapeutics, 10:6, 875-878, DOI:10.1586/ern.10.60

 

9/ Rusch, C., Flanagan, R., Suh, H. et al. To restrict or not to restrict? Practical considerations for optimizing dietary protein interactions on levodopa absorption in Parkinson’s disease. npj Parkinsons Dis. 9, 98 (2023). https://doi.org/10.1038/s41531-023-00541-w

 

[1]0/ Hu XW, Qin SM, Li D, Hu LF, Liu CF.(2013) Elevated homocysteine levels in levodopa-treated idiopathic Parkinson’s disease: a meta-analysis. Acta neurologica scandinavica 128(2):73-82. doi: 10.1111/ane.12106

 

11/ Puspita L, Chung SY, Shim JW. (2017) Oxidative stress and cellular pathologies in Parkinson’s disease. Molecular brain 10(1):53. doi: 10.1186/s13041-017-0340-9

 

12/ Baert F. and al. (2020) Dietary Intake of Parkinson’s Disease Patients. Frontiers in nutrition 7:105. doi: 10.3389/fnut.2020.00105

 

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Cette enivrante sauvageonne, pourtant aussi cultivée depuis plus de 2000 ans, a pu séduire les plus grands médecins et cuisiniers de l’histoire. Son parfum capiteux, frais et irrésistiblement aromatique, nous réserve de délicieuses surprises en cuisine et de grandes utilités sur le plan phytothérapeutique.

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Quelle plante au printemps ?

La mélisse citronnelle prend soin de nos cœurs et de nos ventres

Cette enivrante sauvageonne, pourtant aussi cultivée depuis plus de 2000 ans, a pu séduire les plus grands médecins et cuisiniers de l’histoire. Son parfum capiteux, frais et irrésistiblement aromatique, nous réserve de délicieuses surprises en cuisine et de grandes utilités sur le plan phytothérapeutique.

Pauline de Voghel, diététicienne agréée. www.paulinedevoghel.be, info@paulinedevoghel.be

Une belle représentante de la famille des lamiacées, toutes comestibles et délicieusement parfumées, voici Melissa officinalis de son vrai nom. En grec, Melisso-phyton veut dire « feuille » d’« abeille », témoignant de l’intérêt que les apiculteurs de l’Antiquité accordaient déjà à cette merveilleuse plante : excellente mellifère et attirant les essaims d’abeilles dans les ruches. Officinalis, vous l’aurez compris, fait référence au fait qu’elle est considérée, depuis la nuit des temps, comme officielle des apothicaires.

Hippocrate au IVème S. avant J-C, Dioscoride au Ier S. après J-C, puis Avicenne au Xème S. et Sainte Hildegarde von Bingen au XIIème S., par exemple, l’utilisaient pour adoucir l’esprit, dissiper l’anxiété et la mélancolie, améliorer les humeurs, relever les forces et faire renaître la gaieté. Elle a été introduite en Europe au moyen-âge, par les moines bénédictins, dans les jardins des monastères, des fermes et des châteaux forts. Elle fut baptisée « élixir de vie » par Paracelse au XVIème S., avant de rentrer, en 1611, dans la composition d’un remède universel à qui elle doit ses lettres de noblesse : l’eau des carmes, cette « eau de mélisse » encore utilisée à l’heure actuelle.

La reconnaître

La mélisse est une plante herbacée vivace, aromatique, réapparaissant dès la fin février. Elle ressemble à l’ortie et a un aspect de menthe. Elle pousse en touffes denses pouvant s’élever entre 60 cm et 1,50 m et faire 40 cm de large. Sa tige est carrée, très rameuse et légèrement poilue. Son feuillage d’un vert clair vif est un peu gaufré ; il offre une odeur citronnée, qui lui vaut aussi le surnom d’herbe au citron.

Ses petites fleurs blanchâtres (+ 1 cm) apparaissant de fin juin à septembre sont regroupées par 4 à 12 autour de la tige, à l’aisselle des feuilles supérieures.

Vous la rencontrerez facilement dans les vestiges d’anciennes cultures pour usage médicinal. Et ça et là où elle s’est naturalisée, dans les alentours des habitations, de villages, de ruines, au pied de vieux murs, de talus. La mélisse préfère les lieux frais et ombragés, au pied des haies, buissons, sentiers forestiers, bois et jardins, etc.

L’introduire dans votre jardin

Vous serez tellement séduits par la mélisse que vous aurez probablement envie de l’accueillir dans votre jardin ou sur votre balcon. La bonne nouvelle, c’est qu’elle se cultive très facilement. En pleine terre, en sachant qu’elle risque de s’étendre par les parties souterraines et parce qu’elle se ressème aisément. Sinon en pot, pour la contenir. Elle aime une exposition ensoleillée mais présente une bonne tolérance à l’ombre. Elle s’adapte à tous les types de sols, avec une préférence pour ceux qui sont bien drainés, légèrement humides et riches en humus, en compost ou en fumier décomposé. Les jeunes plants étant sensibles à la concurrence de l’herbe et aux gelées, un bon paillage la première année lui sera bénéfique.  

La récolte de la mélisse citronnée

Elle se réalise deux fois par an, à midi, après dissipation de la rosée et par temps sec :

– de fin février à début juin, avant la floraison car la teneur en huiles essentielles y est à son comble et que les feuilles sont plus grandes, plus tendres, plus parfumées qu’en été.

– et puis à la mi-août ou en septembre.

Elle peut également être récoltée régulièrement à 10 cm du sol à mesure des besoins, pour éviter qu’elle ne monte trop vite en graines et pour activer la repousse.

Pour l’utilisation culinaire, préférez les jeunes pousses et les feuilles tendres du Printemps.

Notre plante sauvage contient essentiellement de la vitamine C, du calcium et du magnésium.

Elle contient aussi des huiles essentielles, des tanins, des catéchines, des composés amers, des mucilages, de l’acide rosmarinique, bactéricide, des flavonoïdes, dérivés de la lutéoline et de la quercétine.

En cuisine

Celle que l’on appelle également le Thé de France offre une infusion exquise et délicate.

Préférez-la fraîche car au séchage elle perd beaucoup de son arôme. Et ne la chauffez pas, ni trop fort, ni trop longtemps pour la même raison.

Les jeunes pousses et feuilles fraîches se hachent en salade de crudités ou de fruits, mariage particulièrement délicieux avec les fraises par exemple.

Au printemps et en été, tentez les infusions à froid (macérations pendant quelques heures) pour réaliser des boissons rafraîchissantes et fruitées en y ajoutant des pêches, nectarines, abricots, pommes, framboises, cassis, fraises, etc. et pour en faire des limonades ou du kéfir de fruits.

Les smoothies sont améliorés avec des jeunes feuilles de mélisse, qui peuvent aussi intégrer la préparation de sirop, de gelée, d’infusion vineuse, liqueur et alcoolat.

Elle apporte un parfum frais et raffiné aux sauces, vinaigrettes et aux marinades, dont elle facilite la digestion. Les jeunes sommités sont exquises en beignets de pâte à tempura.

Elle aromatise la viande (en plats mijotés par exemple), le poisson (en papillote ou au fond du panier vapeur), la volaille, les plats de céréales, etc. Cuite à la vapeur avec des légumes, elle leur confère un peu de sa délicieuse saveur. En soupe, elle est ajoutée en fin de cuisson.

Elle parfume les fromages blancs, les desserts, les sorbets et sublime les infusions lactées et déclinaisons : glace, flan, yaourt, crème dessert, etc.

Elle s’ajoute aussi aux lactofermentations.

Quelques idées de recettes

Filet mignon à la mélisse :

Couper un ½ poivron en dés et 1 oignon en fines lamelles et les faire revenir dans une poêle avec un peu d’huile d’olive. Ajouter 400 g de filet mignon en dés. Ajouter une pincée de piment en poudre, puis, avant de servir, 1 poignée de feuilles de mélisse hachées finement.

Noix de Saint-Jacques à la mélisse :

Chauffer 100 ml de crème fraîche avec 1 poignée de jeunes feuilles de mélisse hachées, puis filtrer.

Dans un cul-de-poule, fouetter rapidement 3 jaunes d’œufs avec 100 ml de muscadet, la crème fraîche infusée, 1 pincée de sel, 1 pincée de poivre, jusqu’à ce que le sabayon devienne onctueux.

S’ils ont été conservés, y ajouter les coraux mixés de 8 noix de Saint Jacques, …

Dans un plat à four, disposer les 8 noix de Saint-Jacques, les couvrir de sabayon puis faire gratiner les coquilles pendant 10 minutes à four très chaud, servir avec de la mélisse fraîche très finement émincée.

Poisson farci à la mélisse :

Farcir un poisson entier évidé d’un bouquet de mélisse.

Ajouter du sel et du poivre et 4 c. à s. de bouillon de légumes. L’emballer dans une feuille de papier cuisson et le cuire 20 minutes à 180°C.  Peler et émincer 1 échalote et la faire suer dans 20 g de beurre. Ajouter 200 ml de vin blanc et réduire au quart, puis 100 ml de bouillon de légumes et le jus d’un ½ citron.

Ajouter 80 g de beurre à fouetter, puis 1 petit bouquet de mélisse ciselée. Mixer et filtrer.

Flan d’agar-agar à la mélisse :

Porter à ébullition 800 ml de lait ou de jus végétal. Le retirer du feu et y déposer 60 g de sommités de mélisse fraiche. Délayer à part, 3g d’agar-agar dans un petit verre de ce lait chaud et l’ajouter au lait avec encore 60 g de sommité de mélisse fraiche. Mixer, laisser infuser encore quelques minutes et filtrer. Ajouter 1 ou 2 c. à s. de miel, au besoin. Disposer dans des ramequins et laisser refroidir au frigo jusqu’à ce que les flans aient pris.

Glace à la mélisse :

Faire frémir 1l de lait (de vache ou végétal) avec une poignée de jeunes feuilles de mélisse. Dans un saladier, battre 10 jaunes d’œufs, avec 200 g de sucre et blanchir en rajoutant le lait infusé, refroidi. Mélanger et chauffer sur le feu en tournant avec une cuillère en bois. Quand la crème épaissit, la retirer du feu et la faire refroidir rapidement, puis la placer dans un récipient au congélateur.

Les vertus principales de Melissa officinalis

Ce paragraphe est destiné à faire circuler des informations scientifiques sur cette plante et ses vertus thérapeutiques. Mais il ne se substitue pas au diagnostic et à l’avis médical.

Excellente stimulante digestive (carminative, stomachique, cholérétique et eupeptique (1,3,6,8,15,16,18,20,21,22)), elle calme admirablement les spasmes et crampes digestives (1,5,6,12,14,15,16,18,22) et autres troubles gastro-intestinaux en général (3,4,6,8,11,12,14,15,18,22) comme les flatulences, l’inappétence, les nausées et les vomissements de la femme enceinte particulièrement.

Elle est également une grande calmante et apaisante nerveuse (3,5,12,15,16,19,21,22), belle sédative (1,8,14,15,16,22) et neuroprotectrice, en améliorant notamment les symptômes d’Alzheimer (22).

Elle traite la légère dépression (4,5,7,16,18,22), l’anxiété et les tensions nerveuses étant GABAergique (6,7,8,16,18,21,22), la mélancolie (6,7,8,10,16,20), l’émotivité et les peines de cœur (16,22). Elle agit contre les insomnies de tristesse (3,4,6,8,12,16,19,21,22), les migraines d’origine digestive (3,6,8,12), la fatigue physique et intellectuelle (6,8,15,16,22) et apaise le surmenage, les bourdonnements d’oreilles et les vertiges qui en découlent.

Réputée efficace pour le système gynécologique, elle apaise les spasmes, crampes, douleurs utérines et les troubles du flux menstruel (4,6,8,12,15) ainsi que les symptômes prémenstruels comme l’irritabilité, etc. (18)

La mélisse traite les troubles cardiaques comme la tachycardie et les palpitations (4,16,22) et soigne les bronchites chroniques (4,6), l’asthme humide (4,6,8) et les refroidissements (4,6).

Antifongique et antivirale (12,16,22) elle traite les infections de la peau comme le zona et l’herpès (12,16,22) grâces aux tanins et polyphénols protecteurs. Elle aussi est antibactérienne et anti-oxydante (22).

Elle soigne autant les piqûres d’insectes (12) qu’elle éloigne les mites et autres insectes des armoires, tout en parfumant agréablement le linge.

En usage externe, elle est rafraîchissante, tonifiante et stimulante de l’épiderme (6) et traite pellicules et démangeaisons du cuir chevelu (4).

Bien utilisée en médecine pédiatrique, en toute sécurité, elle peut calmer un enfant agité et en trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité.

En phytothérapie, voici ses formes galéniques préférées

En tisane : une bonne pincée de feuilles fraîches (une petite pincée de feuilles sèches) pour une tasse de 250 ml d’eau frémissante. Infuser 10 minutes hors du feu. Filtrer et boire trois à quatre tasses par jour après chaque repas contre les troubles digestifs, le stress et la dépression et les douleurs menstruelles.

Le séchage se fait rapidement après cueillette, à l’ombre et à maximum 40°C.

En liqueur dans la célèbre « eau de mélisse », « des Carmes », ou « d’Ange » ou encore dans la Chartreuse ou la Bénédictine.

On l’utilise en teinture-mère, en extraits secs, en huile essentielle ou en bains apaisants (à raison de 50 g de mélisse séchée), en bain de vapeur contre les peaux fatiguées, en lotion pour les cheveux, crèmes et onguents.

La seule précaution connue

Étant une inhibitrice thyroïdienne, il est opportun de demander conseil à son médecin pour les grandes consommations, en cas d’hypo- ou hyperthyroïdie (22).

Confusion possible avec d’autres plantes ?

Il existe des variétés ornementales comme Melissa ‘aurea’ au feuillage doré ou ‘variégata’, qui ont la même saveur que l’espèce, mais ne sont pas adaptées à l’usage médicinal. La variété citronella est plus riche en huiles essentielles. La mélisse peut être confondue avec certaines menthes, etc. mais l’odeur citronnée reste une caractéristique claire d’identification.

À cause de son nom, on la confond parfois avec la verveine citronnelle ou avec la vraie « citronnelle », cette graminée tropicale, aussi appelée le Lemon grass, Cymbopogon citratus, aussi comestible puisqu’elle rentre dans la préparation de beaucoup de mets asiatiques.

Conclusion

En espérant que vous soyez, vous aussi, conquis par cette plante sauvage comestible et médicinale, je vous souhaite beaucoup de joie et de gaieté à vivre tous ces merveilleux usages et à les partager avec votre famille et vos amis.

Bibliographie

1/ Couplan, F. et Styner, E. (2009). Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé SA.

2/ Fitter, R., Fitter A., Blamey, M. (2002). Guide des fleurs sauvages. Delachaux et Niestlé SA.

3/ Lieutaghi, P. (1996). Le livre des bonnes herbes. Actes sud.

4/ Scherf, G. (2008). Des plantes médicinales dans votre jardin. Chantecler

5/ Mazet C. (2015). Les plantes aromatiques. Association des mots et des livres

6/ Gardet C. (2006). Les plantes aromatiques. Gisserot – Nature

7/ Weed S. S. (2011). Le trèfle de vie. Recueil de plantes médicinales au fil de la grossesse. Editions Mamamélis

8/ Nissim R. (2016). Manuel de gynécologie naturopathique à l’usage des femmes. Mamamélis.

9/ Gerbranda W. (2004). La culture des plantes aromatiques et médicinales. Editions du Fraysse

10/ Martija-Ochoa M. (2007). La culture des herbes de la cuisine. Edition De Vecchi.

11/ Londres, C. (2010). Cuisinez les plantes sauvages. Editions Dangles.

12/ Pr. Gurib-Fakim A. (2008) Toutes les plantes qui soignent. Michel Lafon

13/ Crawford, M. (2017). La forêt-jardin. Ulmer

14/ Couplan, F. (2010). Cuisine sauvage, accommoder mille plantes oubliées. Sang de la terre.

15/ Beiser, R. (2013). Créer un jardin de Plantes médicinales. Ulmer

16/ Gladstar R. (2013) Cultiver et utiliser les plantes médicinales. Marabout 

17/ Veyrat, M. & Couplan, F. (1997). Herbier Gourmand. Hachette pratique.
18/ Dr Debuigne G. (1974). Larousse des plantes qui guérissent. Librairie Larousse

19/ Londres C. (1987). La forme en 108 plantes. Hors-série N°735 l’ami des jardins.

20/ Delaveau, P., Lorrain, M., Mortier, F., et al. (1977). Secrets et vertus des plantes médicinales (2ème éd.). Sélection du reader’s digest

21/ Le chemin de la nature. Nos formations en ligne. Retrived from www.lechemindelanature.com

22/ www.wikiphyto.org

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Les symptômes tels que ballonnement, crampes, troubles de transit peuvent être présents lorsque l’on a une dysbiose (un déséquilibre) de la flore intestinale telle qu’un SIBO (small intestinal bacterial overgrowth) autrement dit une prolifération bactérienne anormale au niveau de l’intestin.  

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Bonne semaine des diététiciens à tous !

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Semaine des Diététicien·ne·s 2024

Pour la 19e année, la Semaine des Diététiciens se déroulera en mars. Cette année la communication sera centrée sur le thème de la santé intestinale

Prends tes intestins en main,
Consulte un diététicien

Communiqué de presse

Action des diététiciens

Du 18 au 24 mars 2024, les diététiciens occuperont le devant de la scène.

Retrouvez ci-dessous le détail des actions prévues, par région :

Brabant Wallon

Bruxelles

Hainaut

Liège

Luxembourg

Namur

Autre

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organisés pour les diététicien.ne.s nutritonniste agréé.e.s

Les troubles de la déglutition : de l’évaluation à la prise en charge | Formation organisée par l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes
Thème de la matinée : Durabilité et Nutrition
Un acteur incontournable de prévention de la santé, de préservation du lien social et du bien-être de la population.
Nutrition des sports de force | Formation organisée par l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes